Test de Agatha Christie : Meurtre au Soleil
Depuis maintenant 2005, chaque fin d’année voit fleurir en rayon son adaptation d’un roman d’Agatha Christie. Après Les Dix Petits Nègres (ou Devinez qui ? ) et Le Crime de l’Orient Express voici venir Les Vacances d’Hercule Poirot. Une aventure calme et bucolique qui rendra le sommeil à celles et ceux qui en manquent.
L'exotisme du DevonRetour au sommaire
![exotisme-devon exotisme-devon](http://img.jeuxvideo.fr/photo/00C800007154464-photo-exotisme-devon.jpg)
Nous voilà donc embarqué sur cette île, quelques semaines auparavant, dans la peau du sieur Poirot. Ayant gentiment effacés les protagonistes inutiles, les lieux paraissent souvent bien vides pour une station balnéaire. On apprend également que l’évacuation du territoire a déjà débutée en prévision d’une attaque allemande. Ceci explique cela. Commence enfin l’exploration et la récolte d’objets proprement dites. Une aventure qui débute dans la paix et la sérénité puisque aucun but réel ne nous est attribué. Poirot flâne, discute, aide son prochain et agace le joueur. En effet, l’éminent inspecteur parle de lui-même à la troisième personne. Exactement comme Alain Delon dans les guignols de l’info. Quel antipathique héros que voilà. A force de « Poirot ne se mouille pas » et autres « Poirot n’emprunte pas les échelles » une folle envie de le gifler le Poirot se fait sentir rapidement. Mais passons. L’intérêt d’un point & click ne se trouve bien souvent pas dans le charisme de son personnage principal mais dans la qualité de son intrigue et la pertinence de ses situations ou systèmes d’investigation. « Poirot ne perd jamais. » Pourtant, c’est pas gagné…
Valium + soleil = mauvais cocktailRetour au sommaire
![valium-soleil-mauvais-cocktail valium-soleil-mauvais-cocktail](http://img.jeuxvideo.fr/photo/00C800007154466-photo-valium-soleil-mauvais-cocktail.jpg)
Pour ce qui est du jeu en lui-même, AWE Games ne s’est pas trop creusé le citron. Les fans de jeu d’aventure y trouveront leur compte, c’est sûr : inventaire, bloc notes, liste de suspects, chronométrage des trajets d’un point à un autre… Tout le nécessaire du parfait détective privé répond présent mais tout cela correspond aux six premières heures de jeu : classique et ennuyeux. Aucune motivation, aucun pic émotionnel ne vient réveiller le joueur obligé de se perfuser son thermos de café pour éviter l’endormissement en sursaut. Mais on continue, on s’accroche, après six heures de jeu on veut le voir le meurtre. Du sang et des pleurs ! Oubliez tout de suite vous ne trouverez ni l’un ni l’autre. Hormis peut-être les larmes de déception qui couleront sur les joues des plus dépités. Car si le scénario piétine affreusement, la narration de son côté fait preuve d’une mollesse somme toute égale à l’ensemble. Les dialogues sont truffés d’incohérence, les doublages dégoulinent de paresse, les sous-titres sont truffés de fautes et Hastings parvient à faire réaliser à Poirot des actions que ce dernier dit lui-même ne pas avoir accomplies. Hercule Poirot nous offre également la possibilité d’utiliser le doigt de la suspicion. Une horreur sans nom se résumant à un index posé sur le bord d’un cendrier et pointant une action en fonction du nom qu’on lui jette en pâture. Une idée peu ragoûtante et finalement inutile au détective attentif. Une bonne idée, qui fonctionne celle-là, est la possibilité de faire ce que l’on veut quand on veut en laissant libre l’ordre dans lequel on remplit ses objectifs. Le titre d’Atari parvient ainsi à s’affranchir d’une linéarité inhérente au genre. Un second point positif mais qui ne relèvera pas le niveau de cette adaptation qui ne sait pas elle-même quel titre porter…
Le verdictRetour au sommaire
Les années se suivent et se ressemblent étrangement pour les jeux estampillés Agatha Christie. Les Vacances d’Hercule Poirot (ou Meurtre au Soleil, je ne sais plus) est d’un ennui inimaginable. L’antipathie ressentie pour son héros, l’incohérence des dialogues et du scénario, les outils mis en avant totalement inutiles et le classicisme fainéant général classent Meutre au Soleil (ou Les Vacances d’Hercule Poirot, allez savoir) dans la catégorie des point & click totalement dispensables.