Dracula 4 : L’Ombre Du Dragon, le test qui vous dit tout sur...
Dracula 4 : L'Ombre Du Dragon est une mise en bouche qui se laisse parcourir agréablement mais qui laisse le joueur sur sa faim et sa colère.
Morceaux choisis
Première surprise, le prologue de l’histoire a été séparé de l’aventure principale. Faisant office de didacticiel, nous pouvons aisément le comprendre ; mais alors, pourquoi proposer de désactiver l’aide au moment de le commencer ? Dans ce cas, autant l’inclure et entrer dans le bain progressivement. La formule ne change pas avec ce nouvel opus et c’est bien une vue subjective qui nous est proposée. Classiquement, le pointeur de la souris change de forme selon les interactions permises avec l’environnement et les personnages, nous ramassons les objets que nous pouvons combiner dans l’inventaire, et nous les utilisons à bon escient pour progresser dans l’histoire.
L’interface proposée est assez rigide. Nous cliquons sur le bouton d’inventaire pour y accéder, sélectionnons l’objet que nous voulons avoir en main, puis devons à nouveau cliquer sur le bouton de fermeture. Il y a bien longtemps que des méthodes bien plus rapides ont été imaginées et ce système finit à la longue par se révéler assez lourd à manipuler. Un onglet recense les divers médicaments, remèdes et autres aliments pouvant soigner notre héroïne. Celle-ci souffre d’une maladie du sang et sa santé est fragile. Il est alors possible de créer des combinaisons aux effets curatifs ou néfastes. C’est ici que sont conservés l’intégralité des dialogues, de même que les objectifs en cours et les trophées réussis. Élément désormais très en vogue dans les jeux, Dracula 4 n’y échappe pas. Quant aux objectifs, ils sont toujours clairs et nous savons exactement ce que nous devons faire. La description des objets présents dans notre stock, ainsi que les remarques d'Ellen nous aiguillent régulièrement sur l'usage que nous pouvons en faire. Le système de sauvegarde, quant à lui, est déstabilisant tout en faisant preuve d'originalité. Dracula 4 sauvegarde automatiquement dans neuf emplacements à certains moments-clés de l’aventure sans que nous puissions le faire manuellement ; une dernière sauvegarde automatique se fait en quittant sa partie.
La réalisation est à l’image de la difficulté, en demi-teinte. L’ambiance angoissante a du mal à prendre et le mystère met beaucoup de temps à se mettre en place. Et quand ces deux aspects se décident enfin à transparaître… mais nous y reviendrons. Visuellement, Dracula 4 est vraiment abouti avec des lieux variés et détaillés qui font plaisir à notre rétine, même si certains environnements ont clairement bénéficié d’un plus grand soin que d’autres. Quelques animations d’ambiance surviennent de temps à autre sans que cela soit la profusion. Cependant, les personnages rencontrés demeurent rigides dans leurs animations et ne clignent pas des yeux, leur regard fixe renforçant cette impression d’avoir affaire à des mannequins. Lors des discussions, la synchronisation labiale est on ne peut plus sommaire ; une animation se lance sans tenir compte des pauses durant les longues tirades. Toutefois, le doublage français est honnête et nous pouvons profiter, chose rare ces derniers temps, d’un titre entièrement parlé dans la langue de Molière. Les musiques se font discrètes et ont du mal à nous plonger dans l’ambiance, quant aux bruitages ils sont corrects, sans que ce soit à ce niveau aussi la profusion ; au contraire d’un Dracula 3 particulièrement prolixe en la matière.
Press Start, morceaux choisis du début du jeu
Seconde surprise de taille, avec une réalisation honnête, mais sans plus, une durée de vie vraiment courte – comptez au minimum trois heures pour en venir à bout, tout dépend bien évidemment du temps que chacun met pour résoudre les puzzles et les énigmes – et un petit prix d’un peu moins de vingt euros, il y avait très certainement là des questions à se poser. Et en effet, le couperet tombe de manière si soudaine et subite que n’importe quel joueur peut se sentir presque insulté. Alors qu’enfin, après avoir exploré tous les secrets du manoir Vambéry et avoir retrouvé les tableaux à Istanbul, l’ambiance commence à prendre et que nous commençons à nous immerger dans l’histoire, tout s’arrête brutalement. Un teaser vient nous annoncer qu’il faut attendre Dracula 5 pour connaître la suite des aventures d’Ellen Cross. Carton rouge donc pour Anuman Interactive et Microïds qui n’ont jamais pris la peine de communiquer aux joueurs l’aspect épisodique de cette aventure. Un peu plus de trois heures de jeu pour une série épisodique et annoncée comme telle, c'est acceptable, il n'y a pas de mauvaise surprise. L'inverse par contre c'est de la tromperie pure et simple et une insulte envers les joueurs. Et ce d'autant plus pour une série comme les Dracula qui n'est pas toute récente.
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