Test de FUEL
Si je demandais à nos lecteurs (de bon goût) de me citer le jeu de course off-road le plus marquant de leur vie de joueur, je suis aujourd’hui à peu près certain que la majorité ne me répondrons ni Pure (aussi bon soit-il), ni même Motorstorm et encore moins cette grosse bouse de BAJA. Non, le meilleur jeu de tout terrain jamais créé remonte indiscutablement à la fin des années 90, avec Motocross Madness 2. Et c’est en testant FUEL qu’on se rend compte que les petits français d’ Asobo Studios ont été indubitablement marqué par le titre de Microsoft. Explications.
Traité de Kyoto ? Connaît pasRetour au sommaire
Le background de FUEL est un peu particulier. D’abord, il n’est presque pas abordé par le jeu en lui-même. Pour bien comprendre pourquoi les environnements dans lesquels on sera amené à se tirer la bourre sont dévastés, il faut se tourner vers la notice. FUEL se déroule dans un futur qu’on devine proche, sur une Terre pratiquement vidée de toute vie humaine, et en proie aux pires dérèglements climatiques. Ouragans, pluies acides, orages violents s’inviteront sans vergognes dans certaines courses se déroulant parfois à proximité de villes en ruine. Un décor post apocalyptique original et bien rendu qui n’est pas pour nous déplaire.Les environnements, c’est justement la grande star de FUEL. Avec pas moins de 14400 km² (soit un carré de 120 km de côté) de terrain de jeu modélisé pour l’occasion, Asobo a vu grand et n’a pas joué la carte de la paresse. Les décors sont extrêmement variés, allant de la forêt verdoyante et touffue en passant par des environnements urbains abandonnés, des zones désertiques, mais aussi une géographie travaillée avec moult montagnes, vallées bords de mer, au total une petite vingtaine de zones très différentes ont été implémentés dans le jeu. Et comme cela ne suffisait pas, Asobo a également ajouté des effets météorologiques spectaculaires (les fameux ouragans qu’on sera amené à approcher dans certaines courses) et un cycle jour/nuit autorisant de superbes effets de lumière. Un travail qui force l’admiration.
C’est sur cette base d’un terrain de jeu immense et ouvert qu’ Asobo a construit le gameplay de FUEL. Celui-ci se décompose grosso modo en quatre modes principaux : un mode carrière, un mode défis, le free-ride et le multijoueurs. On passe rapidement sur le mode free ride qui, comme son nom l’indique, permet de se balader librement (et sans temps de chargement) sur l’intégralité du terrain avec le véhicule de son choix. Il existe bien quelques bonus à débloquer en fouillant dans les recoins, mais ce mode est essentiellement présent pour l’aspect contemplatif et l’exploration. Le plus gros du jeu se trouve tout de même du côté du mode carrière et défi. C’est en effet dans ce mode que l’on va débloquer l’accès à de nouvelles zones de la carte, que l’on va accumuler du Fuel (la monnaie locale du jeu) pour s’acheter petit à petit les 70 véhicules du jeu et surtout où on se mesure à l’IA. Le mode défi, quant à lui, propose des challenges un peu plus variés comme de la course poursuite, du contre la montre et du stock car.
Conduite inégaleRetour au sommaire
Et c’est malheureusement une fois les véhicules en main que le gameplay de FUEL fait moins illusion. Si le jeu d’ Asobo se targue de proposer une panoplie de véhicules très différents en apparence (moto, quad, bugguy, 4X4, camion, muscle car), la conduite de chacun d’entre eux diffère trop peu de l’un à l’autre. A cela s’ajoute une sensation de vitesse pas toujours très bien rendue et des sensations de conduite pas toujours satisfaisantes en termes de nervosité. Les courses, quant à elles, sont inégales. Certaines frôlent le superbe, avec des décors de toute beauté et des tracés riches en raccourcis osés, d’autres au contraire sont parfois de longues lignes droites ou l’on se traîne à 90 km/h avec un poids lourd. On rajoutera également que l’IA n’est pas vraiment folichonne, avec une tendance à ne pas trop oser sortir des sentiers battus en mode normal et à filer étrangement à toute vitesse dans le mode le plus dur. Mais dans l’ensemble la grande majorité des courses se remportent les doigts dans le nez, il est bien rare d’en recommencer une plus de deux fois.Si le mode carrière ne s’avère donc pas toujours passionnant, on se retranchera dans l’exploration de l’immense territoire de FUEL. On le disait en introduction, la similitude entre FUEL et Motocross Madness est grande : on ressent le même plaisir en se baladant dans des environnements immenses, en s’amusant à prendre des bosses avec sa moto et en décidant de grimper une montagne pour la descendre à toute vitesse en zigzaguant entre les arbres. C’est aussi le même plaisir que de jouer à plusieurs en ligne et de se tirer la bourre pour savoir qui arrivera le premier de l’autre côté de cet immense ravin. Bref, plus que ce solo un peu fade, c’est bien pour l’aspect contemplatif et bac à sable que l’on achètera FUEL. Un parti pris qui ne plaira évidemment pas aux amateurs de courses acharnées.
Si les versions consoles de FUEL ne bénéficiaient pas toujours d’un frame-rate génial la version PC est en revanche un petit bijou d’optimisation. Frame-rate ne descend jamais en dessous de 60 images/secondes (sur une bécane honorable : Core2Duo E8400, ATI Radeon 4870 et 4 Go de Ram sous Windows XP), et ce, même avec beaucoup d’éléments affichés à l’écran. Cette version PC s’affiche une fois de plus bien au dessus de ses homologues consoles. Alors tout n’est pas rose dans FUEL, à commencer par le manque de vie des environnements et l’abus de flou sur les côtés, mais dans l’ensemble c’est très agréable à regarder. Un mot enfin, sur l’aspect sonore du titre d’Asobo, qui est complètement insipide. Entre du métal très fade et des bruits de moteurs qui laissent plus penser à du 4 cylindres qu’à d’énormes bolides, on coupera rapidement le son pour ne laisser passer que ses propres MP3. Ca n’a l’air de rien, mais c’est très agaçant.
Le verdictRetour au sommaire
Pour les amateurs de free ride et de territoire immenses à explorer FUEL est un jeu à posséder absolument. Pour ceux qui veulent en revanche des courses agitées et des véhicules nerveux à piloter on leur conseillera de passer leur chemin. FUEL est avant tout un jeu contemplatif et de bac à sable, mais se révèle un jeu de course très moyen.