Test de Full Spectrum Warrior
SOMMAIRE
Simulateur de l'armée américaine aménagé en jeu vidéo, Full Spectrum Warrior offre une nouvelle perspective à la guerre sur nos PCs.
On ne se mouille pas...Retour au sommaire
La jaquette du jeu parle d’elle-même, ce qui n’est pas chose courante, il faut bien l’avouer. Si on lit attentivement le dos de la boîte (le quatrième de couverture, quoi), on y trouve tout d’abord une information en guise de slogan : « tiré d’un simulateur de l’U.S. Army ». Mais les observateurs attentifs auront remarqué qu’il y a aussi un astérisque. Celui-ci renvoie à une remarque, anodine en apparence, mais très révélatrice sur le climat mondial ambiant : « Ce jeu n’est pas sponsorisé ni approuvé par l’armée américaine ». Il y a encore quelques années, cette remarque n’aurait eu lieu d’être, tant l’image des Etats-Unis était immaculée aux yeux de la plupart des ressortissants de nos contrées. Désormais, la géopolitique mondiale est sujette à polémique et dans certains milieux, c’est même une éternelle source de conflit. Les USA ne sont plus nécessairement cette nation glorieuse et leur armée n’est plus du tout perçue comme une libératrice…Tout cela pour vous dire que si le jeu revendique le sérieux d’un simulateur ayant permis de former de vrais soldats aux conditions de combat, ils se gardent bien de prendre position. Ouvertement en tous les cas. Mais l’équipe de développement n’a pas réussi à éviter tous les écueils en cours de partie, comme nous le verrons. Full Spectrum Warrior a été développé sur console dans un premier temps et puisqu’il se revendique plutôt de la famille « tactique » que de la famille « shoot them up », on est en droit de s’attendre à une petite catastrophe, tant rares sont les productions de qualité sur ce support en la matière. Et pourtant, on se trouve bel et bien face à un excellent jeu, intelligent dans son gameplay, même s’il n’est bien sûr par exempt de défauts. Pour la petite histoire, une guerre civile a éclaté au Zékistan, pays imaginaire situé quelque part au Moyen Orient. Une force internationale est mandée sur place pour protéger les populations civiles et tenter de réduire au silence le tyran.
A la guerre comme à la guerre !Retour au sommaire
Puisque le jeu propose un gameplay riche et plus compliqué que dans d’autres jeux de guerre, mieux vaut débuter par une formation serrée. Le didacticiel est globalement bien réalisé, même s’il intègre beaucoup de bla bla et que les instructions à suivre ne sont pas toujours très claires. En effet, le jeu est en anglais pour tout ce qui tient aux voix et la VF se contente de sous-titres. Mais pour suivre le rythme de la discussion, les textes sont parfois très longs à lire et si on a souvent le temps de les parcourir en long et en large, ce n’est pas très pratique. D’autant plus que les indications purement techniques sont mêlées aux élucubrations immersives des soldats. En gros, vous apprendrez à utiliser l’interface, à vous déplacer, à tirer et à rester en vie. L’interface est un exemple du genre, une fois que l’on a compris comment elle fonctionne. La souris et le clavier sont utilisés conjointement. Votre unité est divisée en deux équipes de quatre soldats, chacune composée d’un leader, d’un spécialiste des armes lourdes, et de deux soldats polyvalents. Pour passer d’un groupe à l’autre, il suffit de presser le troisième bouton de la souris (ou son équivalent clavier). Pour se déplacer, on sélectionne la destination à l’aide d’un schéma au sol qui représentera la position d’arrivée de vos soldats. Pour tirer, on sélectionne une arme, une zone, et on laisse les petits militaires tester leur chance comme à la fête foraine. Oubliez donc vos réflexes de joueurs de FPS et activez vos méninges. Car vous n’irez pas écumer des bases adverses en fonçant dans le tas…
Echecs à l'échelle humaineRetour au sommaire
Les missions sont conçues de telle manière que la progression ressemble à une partie d’échecs. Il vous faudra jouer de prudence, de patience et d’intelligence pour localiser les pièges, les déjouer ou les contourner, et ce en utilisant au mieux la dualité de votre unité (c’est joli, ça, la dualité de votre unité) pour, par exemple, prendre l’ennemi à revers tout en l’occupant de l’autre côté. Cela rend sans doute mieux l’ambiance du champ de bataille urbain que n’importe quel doom-like, même s’il est impossible de rendre le chaos et l’horreur d’une véritable scène de guerre. Ici, tout ce que vous risquez, c’est de perdre la partie. Et vos ennemis, en bons scripts informatiques, ne feront rien d’inattendu. C’est parfois cela qui peut faire grincer des dents lorsque l’on joue à Full Spectrum Warrior : l’intelligence artificielle. En fait, tout est tellement scripté que l’on se sent dirigé par le bout du fusil, même s’il existe parfois deux ou trois solutions pour réussir une mission (mais une seule est garantie sans risques). Quant aux ennemis, ils resteront sagement derrière leurs barricades, postés dans les hauteurs ou planqués derrière des carcasses de véhicules. Graphiquement, FSW est assez symptahique, même si les flous artistiques sont parfois excessifs, peut-être pour masquer le manque de finesse de certains décors. Mais les animations sont de qualité, le théâtre des opération presque fidèlement retranscrit (pour un pays imaginaire, cela ressemble fort à l’Irak ou au Liban…) et l’ensemble du jeu bénéficie d’un bon degré de finition. Les sons ne sont pas en reste. En cours de partie, les réflexions des soldats sont très immersives et donnent un côté humain à ces machines à tuer. Après tout, s’ils se sont entraînés sur un simulateur informatique, ils sont avant tout des joueurs et donc nos amis, non ?
ConclusionRetour au sommaire
Avec Full Spectrum Warrior, on découvre donc une autre facette de la guerre sur PC, plus destinée aux amateurs de wargames souhaitant changer d’échelle qu’aux spécialistes des FPS.C’est un jeu bien réalisé, à la difficulté bien orchestrée, à l’interface intelligente et au plaisir de jeu assuré. Pour le politiquement correct, bien sûr, on repassera.Le verdictRetour au sommaire
Full Spectrum Warrior ravira par une approche moins bourrine de la guerre, sans doute plus proche de la réalité que les FPS.