Test de Intervilles
Il y a des jours comme ça, où on réalise que chaque parole, chaque geste, n’est qu’un infime rouage de ce grand engrenage que l’on appelle la vie. Prenez-moi par exemple, alors que je rentre tout juste de vacances paradisiaques dans le sud de la France, reposé et bronzé, voila qu’un coursier, messager du malheur, vient déposer sur mon bureau une copie fraîchement pressée d’Intervilles, le nouveau « hit » de Mindscape. Dire qu’à un jour près, cette adaptation de l’un des jeux télé les plus décérébrant de l’histoire aurait échue à un stagiaire sous-payé. Que le destin est parfois cruel. La paire de Rayban encore sur le front, me voila donc lancé dans l’un des tests les plus courts et les plus improbables de ma carrière.
En biture Simone !Retour au sommaire
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Du coup, même si la décence et une certaine lassitude ont contribué à faire décliner l’émission depuis quelques années, l’image populaire d’Intervilles reste indécrottablement ancrée dans l’inconscient collectif. Pas besoin de plus d’arguments pour séduire l’éditeur Mindscape qui, fort de l’acquisition des droits d’adaptation, profite de cette nouvelle saison pour nous sortir sa vision vidéo-ludique du célèbre jeu télévisé. Pour mon plus grand malheur, « Intervilles, fais gagner ta ville ! » (car tel est son nom) propose donc de participer au grand barathon des villes de France et de Navarre avec un total de 48 épreuves d’anthologie (haha) pour tenter de déterminer quelle cité est la plus imbibée de chauvinisme et de Pernod-Ricard.
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Avant de crier à l’arnaque journalistique et à la fainéantise du rédacteur, sachez que tous les mini-jeux sont grosso modo les mêmes, du moins dans leur principe. Comme le disait le célèbre stratège hongrois Otto Von Glock dans son livre « Aujourd’hui un click, demain le monde », cliquer avec conviction et sans retenue est le meilleur chemin vers la victoire totale. Principe dûment appliqué par Mindscape puisque la seule interaction avec les personnages consiste le plus souvent à leur cliquer abondamment dessus pour qu’ils se dépêchent de finir l’épreuve. A jeu pour enfants gameplay basique diront certains, alors pourquoi pas. Mais de fait, comment expliquer – ou excuser – la réalisation minable de l’ensemble, des plateaux de jeu dignes d’un Amiga 500 aux animations qui rappelleront à certains les premiers jeux Micro Application « à 10 balles » sortis il y a dix ans. Que dire enfin de l’ajout des voix des animateurs de l’émission, véritables tortures auditives d’un tableau déjà bien noir. Intervilles, ou comment concentrer la médiocrité vidéo-ludique du monde sur une seule et même galette.
Le verdictRetour au sommaire
Au final, que retenir d’Intervilles. Les mots me manquent pour qualifier ce qui est probablement l’une des plus grosses arnaques vidéo-ludiques de l’année. On restera ébahi et décérébré devant ce non-sens total, dénué de tout intérêt intrinsèque. Un peu comme quand on regardait l’émission le vendredi soir au camping du chat qui coule, l’apéro en moins. Et mine de rien, l’apéro, ça changeait tout. Allez hop, désinstallation.