Test War Leaders : Clash Of Nations (PC) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

Que se serait il passé si les forces de l’Axe avaient remporté la Seconde Guerre Mondiale ? Ou si les États-Unis ne s’étaient pas alliés à la France et l’Angleterre ? Si l’Italie et le Japon ne s’étaient pas joints à l’Allemagne ? Si l’Allemagne, la Russie ou le Japon avaient eu la bombe atomique avant les Américains ? Si tout simplement l’Allemagne n’avait pas envahit la Pologne le 1er septembre 1939 ?


War leaders : Clash of Nations permet au joueur de revisiter notre histoire contemporaine marquée par ce conflit et d’en changer la donne. Et ce, en incarnant l’un des leaders de chacun des Etats présents dans ce conflit historique, à savoir Roosevelt (USA), De Gaulle (France), Churchill (Angleterre), Mussolini (Italie), Staline (Russie), Hideki Tojo (Japon) et Hitler (Allemagne). Depuis le globe terrestre, nous voilà à gérer pour sa faction choisie l’économie, la recherche, la construction des bâtiments et unités, la diplomatie, l’espionnage…etc., afin de mener au mieux sa nation et de remporter la Guerre à sa manière. En résumé simple, cela représente la phase tour par tour du jeu. Tandis que le joueur gère son pays, les autres font de même et rassemblent eux aussi leurs forces pour l’assaut. Lorsqu’une unité décide d’attaquer un territoire adverse défendu par une autre, le conflit éclate. Ici, le joueur a le choix entre un règlement automatique du conflit ou de passer en phase STR pour tenter de remporter la bataille par ses propres stratégies et tactiques.

Pour détailler un peu plus le mode tour par tour, chaque campagne solo débute à l’année d’entrée en guerre du camp choisi, jusqu’à sa victoire ou sa défaite. L’objectif est bien entendu d’éradiquer ses ennemis le plus vite possible, voire si possible avant l’entrée en guerre de leurs alliés potentiels. Il faut plusieurs années pour atteindre ce but, sachant que chaque tour de jeu représente une semaine de temps réel. Chaque camp possède des forces et des faiblesses ainsi qu’un nombre défini de territoires en début de campagne (ex : l’Allemagne n’a que peu de territoires mais possède le fameux Panzer IV, les Japonais des kamikazes…etc.). Ces territoires rapportent des capitaux en fonction du taux de taxe choisi par le joueur - capitaux alors réinvestis dans l’effort de guerre. Le joueur choisit des bâtiments divers selon qu’il souhaite agrandir son armée -artillerie, infanterie, blindés, sous-marins et bateaux de guerre, chasseurs et bombardiers…etc.- améliorer sa défense ou compléter son arbre technologique de recherches et ce jusqu’à l’obtention de la bombe atomique (évidement l’arme la plus puissante). Il est possible de laisser l’ordinateur gérer tout ou partie de ces options automatiquement si on le souhaite, ce qui peut s’avérer pratique pour les néophytes de la gestion et de la planification ou ceux qui préfèrent simplement se concentrer sur la résolution des conflits en mode STR.


Car rappelons-le, à la manière d’un Risk, le joueur doit conquérir les territoires de ses ennemis afin de remporter la guerre. Bien souvent des unités ennemies sont présentes pour les défendre. Si l’on opte pour la résolution automatique du conflit, c’est généralement la force du nombre qui remportera la victoire. Les conflits navals ou aériens donnent d’ailleurs lieu à une sympathique animation. Mais Enigma a pimenté son jeu d’une option qui permet de mener l’assaut avec ses unités terrestres et ce, directement sur le champ de bataille dans un mode STR classique. Cette phase de jeu, limitée à 30 minutes, obligera les stratèges à gérer en plus de leurs unités -selon le niveau de difficulté choisi-, le moral ou le ravitaillement en carburant et munitions. Le reste des mécanismes sont plus classiques. Sélection d’unités, création de groupe, ordres de manœuvres, attitudes de combat et formations, etc. tous ces mécanismes sont au rendez-vous. L’utilisation du terrain prend une importance majeure dans les batailles, l’infanterie pouvant se mettre à couvert dans les bâtiments, les tanks et l’artillerie en support depuis une position élevée. Il faudra aussi compter sur un support aérien qui permettra de bombarder implacablement les unités ennemies. Bref, un mode STR sympathique mais loin de fournir cependant la même dose d’adrénaline qu’un Companies of Heroes.

Si l’idée d’un mélange de stratégie au tour par tour et en temps réel est louable de la part des développeurs d’Enigma, War Leaders n’offre finalement qu’un résultat modeste, l’une ou l’autre des phases de jeu n’étant pas des plus abouties.


Le côté tour par tour, bien que fourni côté gestion, ne représente aucune difficulté pour qui possède un tant soit peu de bon sens stratégique. Malgré plusieurs heures de jeu au rendez-vous, les experts seront sans doute déçus. Pour l’exemple dans ma première partie, désolé pour l’histoire, mais le IIIème Reich a remporté la guerre le 12 juillet 1940 en éliminant la France et l’Angleterre avant l’entrée en guerre de la Russie et des Etats-Unis. Dans une seconde partie -que j’ai voulu pousser un peu plus loin tout de même- le Führer disposait de l’arme atomique le 10 février 1942…rebelote, ils ont tous capitulés très rapidement (cette fois Etats-Unis et Russie compris).


Le côté STR quant à lui, offre un challenge plus relevé, mais encore une fois peu trépidant. Et ce, même si l’IA est au rendez-vous avec une utilisation des manœuvres intéressante et stimulante d’attaques, contre-attaques ou replis. Pareillement, la gestion du moral et du ravitaillement de troupe ajoute à la difficulté mais n'empêche pas de vite s'ennuyer. Encore une fois les experts seront déçus. Malgré les cartes différentes et le temps limite, on est saoulé par la répétitivité des tactiques à employer: garder son infanterie à couvert, profiter du support aérien, mettre son artillerie en position élevée, utiliser ses chars en position défensive…etc. De plus, l'ennemi ne vous attaque que s'il est en nombre écrasant face à vos défenses, ne vous laissant que peu de chances si l'on tente le RTS malgré tout. Mais même dans des cas d’infériorité numérique relative, il est possible de remporter la victoire lorsque l’on utilise ses unités à bon escient, pour peu que l'on ai un soutien aérien, on peu écraser l'adversaire avant même qu'il n'ait atteint nos défenses. Si l'IA peut surprendre aux premières batailles, on est rôdé au bout de cinq batailles et on s'arrange toujours pour se créér des unités de défenses polyvalentes. Et comme bien souvent le côté tour par tour oblige à utiliser une force en grand nombre pour attaquer un territoire, autant dire que la bataille ne laisse plus de place à la stratégie lorsque la supériorité numérique est sans appel. Bien vite on opte donc pour la résolution automatique des conflits, d’autant que le temps de chargement des parties en STR est désespérément long.


Côté technique justement, et même si ce n’est pas ce que l’on attend toujours des jeux de stratégie, on déplorera des graphismes qui même si de bonne facture, n’éblouissent pas de leur beauté par un moteur 3D éprouvé par le temps. La modélisation des unités est correcte en phase STR lorsque l’on zoome dessus mais n’égale pas un pur STR non plus (encore une fois on pense à Compagnies of Heroes). Les effets et environnements quant à eux abîment quelque peu la rétine. La phase tour par tour également, est plutôt pauvre visuellement et fait à vrai dire peine à voir. A noter que le jeu rame par moment et sans explication, malgré notre grosse config de test, que ce soit dans l'un ou l'autre des modes de jeu, mais il fonctionnera cependant sur des configs modestes. Autre point négatif, le temps de chargement est incroyablement rébarbatif. La bande son pour sa part ne relève pas non plus le niveau, musique martiale et marches militaire s’implémentent bien au contexte du jeu mais saoulent bien vite qui n’est pas fan du genre. Les bruitages (aviation, bombardements, explosions, tirs, mouvements des troupes et des chars…etc.) sont plus satisfaisants en ayant le mérite d’être réalistes, mais rien de transcendantal non plus.

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War Leaders est un jeu intéressant, mais loin d’être un chef-d’œuvre. L’alliance du tour par tour et du temps réel fonctionne agréablement mais on regrettera la facture légère de l’un et de l’autre des aspects du jeu. Cependant, Enigma nous offre tout de même une réalisation correcte qui satisfait déjà par sa durée de vie et une profondeur de jeu. D’autant plus selon la faction choisie pour se lancer dans la Seconde Guerre mondiale. Sans exceller dans chacun des genres abordés par le titre, il satisfera les néophytes de l’un ou de l’autre mais décevra les experts des mêmes. Bref pas un vrai deux-jeux-en-un, mais plutôt deux demi-jeux qui en donnent un correct à l’arrivée.