Test X3 : Conflit Terrien (PC) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

En dépensant quelques minutes pour lire ce test vous allez peut-être réaliser votre investissement le plus rentable de l’année. Si vous êtes un passionné de micro-gestion commerciale, de construction d’empire, de batailles spatiales, ou même de tout ça en même temps, X3 : Conflit Terrien est le jeu qu’il vous faut… A condition de disposer de plusieurs dizaines d’heures de temps libre, pour ne pas dire quelques centaines. En revanche, si vous n’avez ni le temps ni la patience de vous plonger dans ce qui pourrait être l’un des gouffres temporels les plus profonds qu’on ait vu ces dernières années, ne mettez pas le doigt dans l’engrenage. Vous êtes prévenus. Pour revenir au jeu, cette extension stand alone de X3 : Réunion contient une nouvelle faction, les Terriens, avec une trentaine de nouveaux secteurs à explorer, et une bonne centaine de nouveaux vaisseaux, d’améliorations et de technologies inédites.


Que l’on commence une partie en mode libre ou en s’appuyant sur un des scénarii, le maître mot qui caractérise X3 : Conflit Terrien est liberté. Pirate, policier, pilote de combat, commerçant, taxi de l’espace, bâtisseur d’usines ou tycoon galactique, toutes les opportunités s’offrent à vous. Chaque scénario de départ vous propose d’enchaîner des missions pour faire avancer l’histoire du point de vue des principales races : une sombre affaire d’intelligence artificielle destructrice qui n’est là que pour donner un peu de corps au jeu sans présenter un réel intérêt. La majorité de ces missions n’imposant aucune limite de temps, on a tout le loisir de remplir une des nombreuses missions secondaires ou de développer des réseaux commerciaux avant de s’investir dans l’histoire. In fine, votre objectif sera d’amasser le plus d’argent possible ou de parvenir aux plus hauts rangs de la hiérarchie d’une ou plusieurs des races qui peuplent le cosmos. On distingue d’ailleurs deux types de renommées, la réputation de commerçant et celle de combattant qui, au sein de chaque race, augmentera en fonction de vos actions. C’est là un des points essentiels du jeu puisque beaucoup d’améliorations, de vaisseaux ou de marchandises ne sont accessibles qu’une fois un certain grade passé.


X3 : Conflit Terrien est tellement vaste qu’il ne peut malheureusement échapper à une kyrielle de bugs en tout genre. Parfois, les instructions essentielles d’une mission (lieux, personnages…) apparaissent sous la forme d’un nom de fichier. Le jeu souffre aussi de gros problème de pathfinding, le pilote automatique ayant souvent du mal à contourner des obstacles sans donner la nausée. Mais tout cela, espérons-le, sera réglé avec les patchs que ne manqueront pas de nous concocter les développeurs dans les semaines à venir. On note aussi de fréquentes chutes de frame rate dans les secteurs les plus peuplés ou lorsqu’on branche l’accélérateur temporel pour raccourcir les trajets.

Le plus impressionnant, ou démotivant dirons certains, est sans conteste la courbe de progression dans le jeu. Après une vingtaine d’heures dans des décors somptueux et une ambiance musicale planante, la moitié de l’univers X est défrichée partiellement et on commence tout juste à faire des profits intéressants si l’on a choisi de se concentrer sur le commerce. Dans un premier temps, il faut analyser soi-même les opportunités de bénéfices en étudiant les prix d’achat et de vente des différentes matières premières, produits intermédiaires et marchandises. Par la suite, on peut équiper son ou ses vaisseaux de différents modules et logiciels pour se faire assister. Le must étant le logiciel commercial de niveau 3 qui permet d’automatiser un vaisseau en le dotant d’un pilote qui cherchera pour vous les meilleures sources de profit. Mais avant d’en arriver là, le chemin sera long, très long, et surtout lent. Les trajets sont l’occasion de potasser le manuel du jeu (relativement complet complet mais pas toujours très clair), ou de ressortir un bouquin pour passer le temps pendant que le pilote automatique vous emmène à bon port. Même en utilisant l’option d’accélération du temps, les voyages sont en effet long, trop long. Les moins patients équiperont rapidement leurs vaisseaux de coûteux moteurs de saut dimensionnel, mais ce choix pèsera sur leurs revenus puisqu’il faudra les réalimenter régulièrement en énergie.


Avec une poignée de vaisseaux cargo bien équipés pour le commerce (rappelez-vous qu’il faudra plusieurs heures pour en équiper complètement un seul), les crédits commencent à s’accumuler de manière intéressante sur votre compte. Il est alors temps de penser à voir plus grand. Une première usine semble l’investissement idéal. A condition de disposer des ressources suffisantes pour assurer son approvisionnement en matières premières, de prévoir d’y affecter des transporteurs pour en écouler la production et d’avoir effectué une étude de marché consciencieuse pour ne pas se retrouver en concurrence directe avec d’autres usines du même type. En effet, le système économique de l’univers X est dynamique. Les prix montent et descendent en fonction des stocks disponibles et de la rareté des ressources. D’autres marchands sont aussi à l’affût des bons coups. Il n’est pas rare de se faire doubler par un transporteur plus rapide qui vient décharger sa marchandise sous notre nez, faisant dégringoler les prix dans la station où on venait vendre sa cargaison.


Petit à petit, les rentrées d’argent se font plus conséquentes. On peut alors commencer à rêver d’une flotte de guerre sous ses ordres. En rêver, c’est ce que la plupart des joueurs feront tant cette perspective paraît lointaine dans les premiers temps. La seule chose qui permet de ne pas se décourager au début est d’ailleurs cette simple idée de pouvoir contrôler un jour une des gigantesques stations spatiales ou un des destroyers de combat au coût démesuré qu’on croise dans les différents secteurs. Si X3 : Conflit Terrien ne fait pas de vous un businessman chevronné, il aura au moins le mérite de vous inculquer la patience.

C’est qu’il en faudra de la patience. Tout d’abord pour s’approprier l’interface de jeu. Parfaitement imbitable dans les précédents opus de la série, elle bénéficie dans X3 : Conflit Terrien d’une refonte appréciable. Le jeu est désormais plus accessible, mais il reste cependant toujours aussi difficile à prendre en main. Les fonctions sont si nombreuses et les améliorations disponibles si peu clairement expliquées qu’il faut apprendre sur le tas en tirant les enseignements de ses erreurs (ou en rechargeant régulièrement sa dernière sauvegarde automatique). On tâtonne dans les menus, on galère à comprendre l’utilité de tel ou tel logiciel. Pour la gestion des flottes, il est désormais possible de constituer des groupes de vaisseaux auxquels les ordres sont alors donnés collectivement. Mais nulle part il n’est expliqué que certaines fonctions ne sont plus accessibles une fois un vaisseau assigné à un groupe.


Bien que le joystick donne les meilleures sensations pendant les phases de combats, il est tout à fait possible de se contenter de la souris pour piloter. On peut aussi utiliser les deux de manière combinée, en pilotant avec le joystick et en dirigeant les canons lasers avec la souris. L’aspect simulation de combat spatial est bien rendu, mais il faudra un vaisseau approprié et donc coûteux pour en profiter pleinement. Au passage, on note l’absence regrettable d’une vue cockpit, un défaut déjà présent dans X3 : Réunion. L’ergonomie du jeu est d’autant plus une source de frustration que l’étendue des possibilités qui s’offre au joueur est vaste.

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X3 Conflit Terrien est avant tout un jeu pour les fans de la série même si sa nouvelle interface permettra aux novices de s’y initier. Il faudra s’armer de patience pour profiter à fond de toutes les possibilités qu’il offre. Ce jeu fait résolument appel à vos méninges et à vos talents de gestionnaires. On regrette tout de même de devoir mettre sa vie entre parenthèse pour en profiter pleinement.